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La politique de protection et de promotion des droits des femmes et des filles a été mise en place pour couvrir tous les aspects de la vie tels que la santé, l'éducation, la participation politique et le bien-être économique. Ces droits ont été reconnus aux femmes après de farouches luttes qui ont marquées le point de départ d’une consécration par le droit international avec l’adoption de la CEDEF - Convention sur l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard des femmes en 1979. La suite logique de ce traité était la transposition par les Etats signataires avec des lois et mesures sur le plan interne pour mieux assurer l’épanouissement des femmes, ce qui pour la plupart, nous révèle de net avancé.
Cependant, en dépit de nombreuses initiatives en faveur de la consolidation des droits des femmes, la junte féminine souffre. C’est ce qu’atteste un rapport de la Fondation Jean-Jaurès et l’association féministe Equipop, rapporte l’AFP. D'après ce dernier, les droits des femmes sont en recul partout dans le monde.
En effet, les droits des femmes font de plus en plus l’objet d’atteintes récurrentes et la violence sexuelle est l’une des atteintes les plus fréquentes dans le monde. Selon l’ONU, les violences sexuelles sont un « acte de violence à caractère sexuel commis contre une ou plusieurs personnes ou ayant pour effet d’amener une ou plusieurs personnes à se livrer à un tel acte par la force ou la menace, notamment de violence ». Les plus répandues de nos jours sont les violences basées sur le genre (VBG) et les violences sexuelles liées aux conflits.
La violence basée sur le genre (VBG), parfois aussi appelée violence sexiste, se réfère à l’ensemble des actes nuisibles, dirigés contre un individu ou un groupe d’individus en raison de leur identité de genre. Elle prend racine dans l’inégalité entre les sexes, l’abus de pouvoir et les normes néfastes. Cette expression est principalement utilisée pour souligner le fait que les déséquilibres de pouvoir structurels, fondés sur le genre, placent les femmes et les filles dans une position leur faisant courir un plus grand risque d’être l’objet de multiples formes de violence.
Dans le monde, on estime que 736 millions de femmes - soit près d’une sur trois - ont subi au moins une fois des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime, et/ou des violences sexuelles de la part d’une autre personne (30% des femmes de plus de 15 ans). Ce chiffre ne tient pas compte du harcèlement sexuel. Les taux de dépression, d’avortement et de contamination par le VIH sont plus élevés chez les femmes ayant subi ce type de violence, par rapport aux femmes qui ne l’ont pas subi, ainsi que d’autres problèmes de santé qui peuvent durer encore longtemps après que les violences ont cessé.
Au Sénégal, 27 % des femmes de 15-49 ans ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans. Dans 55 % des cas, le mari ou le partenaire est l’auteur de ces actes.
En ce qui concerne les violences sexuelles perpétrées durant les conflits armés, c’est une problématique assez ancienne. Elles ne sont pas seulement des actes isolés commis par des combattants ayant perdu tout repère moral. Elles relèvent parfois de stratégies qui poursuivent divers motifs. De ce fait, elles font partie des caractéristiques des conflits armés et peuvent être une récompense aux guerriers (en mettant à leur disposition des personnes capturées durant le conflit) ou considérées comme une arme de destruction de la population vaincue.
Ces formes de violences font souvent penser au viol et abus sur des femmes et des filles en période de guerre. Pourtant, comme le précise le statut de Rome de la Cour Pénale internationale, le phénomène comporte plusieurs facettes et recouvre, outre le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse, l’avortement la stérilisation, le mariage forcé et les mutilations sexuelles.
C’est pour combattre les violences faites aux femmes surtout en période de conflits et dans l’optique de trouver des solutions durable la prévention et la promotion par rapport à ce danger qui touche presque tous les pays victimes de conflits armés, surtout en Afrique subsaharienne que le Bureau Etat de Droit de la Fondation Konrad Adenauer en partenariat avec le Mécanisme International appelé à exercer des Fonctions Résiduelles des Tribunaux Pénaux se sont joint pour produire et publier un “MANUEL POURSUIVRE LES VIOLENCES SEXUELLES LIÉES AUX CONFLITS”.
La présentation de la publication se fera sous la forme d'une conférence en collaboration avec l’Association des Juristes Sénégalaises et en présence de la crème de la société civile militante afin de créer une synergie autour de la communication des informations pertinentes de l'ouvrage. Cette activité qui se déroulera le 26 juin 2023, au Radisson Blu hôtel Dakar, est le lieu par ailleurs de faire une évaluation de la réalité des droits des femmes au Sénégal.