Conférence
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S’il est d’usage dans la Tunisie actuelle de ne songer en matière d’État qu’à l’histoire de l’État moderne issu de l’indépendance et de la république, on oublie trop souvent, dans les débats politiques actuels, que le pays s’est construit au cours des siècles grâce à la vigueur de la tendance centralisatrice et autonomiste inaugurée par les émirs aghlabides au IXe siècle et prolongée par les Fatimides, les Zirides puis les Hafsides et, au lendemain de la conquête ottomane, par l’émergence de l’État beylical. L’expérience mouradite poursuivie de manière plus élaborée et durable par la dynastie des beys husseïnites.
C’est au fait, en 1956, suite à l’indépendance que sous l’égide de Habib Bourguiba et son parti, que l’État s'est attelé au parachèvement de la souveraineté nationale ainsi qu'à la modernisation de la société en matière éducative, sociale et économique.
Après la Révolution de 2011, la Tunisie était passée par une phase de transition politique et l'État depuis continue à être la cible de critiques acerbes parce qu'on lui impute son inefficacité dans la gestion de la situation socio-économique du pays.
Aujourd'hui, en 2020, le manque de vigueur de l'autorité publique, l'incapacité de l'État de sortir de l'économie de récession et de répondre aux attentes des citoyens, de la communauté des affaires voire des partis politiques, nous amène à nous reposer la question du rôle de l'État dans la Tunisie de la transition démocratique.
Il demeure utile de rappeler que le rôle de l'État est essentiel dans une économie par les règles qu'il édicte ; le cadre constitutionnel permet ainsi de stabiliser, d'allouer et de redistribuer des biens. L’État dispose pour cela de différents moyens comme la subvention, la fiscalisation et la règlementation.