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Newsletter Août semaine 1

von Aminata Traore

Ce Newsletter touche à l'actualité politique du Mali

Ce Newsletter touche à l'actualité politique du Mali à travers les articles suivant : Procès pour crimes économiques au Mali : Les citoyens réclament justice pour le bradage des immeubles de l'État et Coopération Russie - Pays de l'AES : Pas d'investissements de capitaux, ni d'aide au développement, mais...

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PROGRAMME REGIONAL SAHEL

---Actualité du Mali---

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Procès pour crimes économiques au Mali : Les citoyens réclament justice pour le bradage des immeubles de l'État

L 'ouverture du procès pour crimes économiques au Mali a suscité l'intérêt de nombreux Maliens, impatients de voir les responsables du bradage des immeubles de l'État répondre de leurs actes devant la justice. Cependant, beaucoup ont été déçus car certains bénéficiaires du bradage ont pris la fuite pour échapper aux poursuites judiciaires. Les juges doivent maintenant procéder à l'arrestation des individus restants, suite à une enquête lancée par le Pôle économique et financier de la commune III du district de Bamako en avril 2021. Cette enquête visait à éclaircir la légalité des transactions entourant le bradage des immeubles de l'État. Le procureur de l'époque, actuel ministre de la Justice, est reconnu pour son implication dans ces affaires délicates. Le gouvernement de transition a également chargé l'Inspection des Domaines et des Affaires foncières de mener des investigations, mettant en lumière des irrégularités telles que le non-versement de sommes importantes à l'État provenant de la vente de ces bâtiments. Lors du Conseil des ministres du 6 avril 2022, il a été ordonné au ministre de l'Urbanisme, de l'Habitat, des Domaines, de l'Aménagement du Territoire et de la Population de poursuivre les personnes impliquées. Lors de ses vœux aux forces vives de la nation, le président Assimi a chargé le ministre de la Justice de relancer ce dossier crucial. Il s'agit de la cession opaque de 22 bâtiments administratifs par l'Agence de Cessions Immobilières (ACI-SA) à des prix artificiellement bas, impliquant des versements importants à des membres de commissions. Certains fonctionnaires ayant siégé dans ces commissions sont devenus extrêmement riches, soulevant des soupçons de corruption.

Des personnalités telles que Cheick Sidi Yaya Sissoko, alias Kalifa, ancien Directeur général de l'ACI devenu ministre, ainsi que d'autres responsables gouvernementaux et opérateurs, sont accusés d'irrégularités. La question qui se pose désormais est de savoir si le ministre de la Justice parviendra à faire toute la lumière sur cette affaire complexe et ancienne. L'affaire du bradage des immeubles de l'État au Mali continue de préoccuper les citoyens, qui attendent des mesures concrètes pour lutter contre la corruption et garantir la transparence dans la gestion des biens publics. La cour d'assises spéciale sur les crimes économiques, qui a commencé il y a un mois, ne figure aucun dossier de bradage des immeubles de l'État sur son rôle.

Source : Malikilé

Coopération Russie - Pays de l'AES : Pas d'investissements de capitaux, ni d'aide au développement, mais...

Depuis la prise de pouvoir par des militaires au Mali, au Burkina et au Niger, pays sahéliens, force est de constater que c'est la Russie qui est devenue leur partenaire principal. En quoi consiste ce partenariat ? Ces dernières années (2020, 2022 et 2023), une série de coups d’État militaires dans le Sahel a considérablement remodelé le paysage politique de cette région importante en proie à l'insécurité créée par les groupes armés terroristes. Les nouveaux maîtres de ces pays - Mali, Burkina, Niger - ont tous mis fin à leur partenariat avec l'ancien colonisateur (France) au profit de la Russie. Ainsi, ils ont mis une croix sur les différents accords régionaux et internationaux par le fait qu'ils souhaitent une relation différente avec l’Occident. Pourtant, les pays occidentaux ont travaillé en étroite collaboration avec les gouvernements d'avant coup d’État pendant plus d’une décennie pour aider à lutter contre les groupes extrémistes violents. Les résultats de cette coopération sécuritaire n'ont pas été satisfaisants aux yeux de l'opinion nationale de ces pays sahéliens. L'alternative trouvée par les maîtres du jour est la Russie. Un pays qui, selon un rapport du Royal United Services Institute, a joué un rôle actif et pas si subtil dans les coups d’État de ces trois pays. Des coups d’État qui ont été précédés d’au moins une année de désinformation intensive visant à déstabiliser les gouvernements démocratiquement élus en place. Après les coups d’État, la Russie s’est empressée de reconnaître les nouveaux pouvoirs, de leur fournir une place sur la scène politique internationale. Elle a également déployé, d'après toujours le rapport, dans chacun de ces pays entre 100 et 1000 mercenaires du groupe Wagner ou de son successeur, l’Africa Corps. Des mercenaires qui sont payés en espèces et en accès aux minerais essentiels et aux mines d’or. Moscou justifie, laisse croire le rapport, ces déploiements sous le couvert de la « coopération en matière de sécurité», qui constituent un levier essentiel de l’influence russe.

Une influence ne profitant guère aux citoyens du Sahel

Il est essentiel de savoir que la Russie n’investit pas de capitaux, ne fait pas de commerce (elle n'achète rien dans ces pays, au contraire, elle fournit surtout des équipements militaires payés en nature ou en espèces) et ne fournit pas d’aide au développement à ces pays. Autrement dit, c'est elle qui gagne le plus gros lot dans ce partenariat. En effet, la Russie a extrait l’or africain à hauteur de 2,5 milliards de dollars au cours des deux dernières années, selon le Blood Gold Report. En février dernier, les mercenaires ont pris le contrôle de la mine d’or d'Intahaka au Mali, près de la frontière avec le Burkina Faso. Depuis des années, divers groupes armés se disputaient cette mine artisanale, la plus grande dans le Nord du Mali. « Au Niger, les Russes s’efforcent d’obtenir des concessions similaires qui élimineraient l’accès de la France aux mines d’uranium du pays », a déclaré à la BBC Jack Watling, spécialiste de la guerre terrestre au Royal United Services Institute et principal auteur du rapport. Ainsi, la Russie peut vanter son influence croissante et démontrer qu’elle a toujours des partenaires internationaux volontaires malgré son isolement par rapport à l’Occident. Toutefois, les citoyens de ces pays en font les frais et doivent payer le prix de cette posture géostratégique. La validation de ces pouvoirs militaires fait aussi directement le jeu de la Russie. La coopération avec eux a été le principal moyen pour la Russie de gagner de l’influence au Sahel.

La Libye comme base de propagation de cette influence dans le Sahel. La Russie exploite les divisions politiques et les ressources naturelles abondantes de la Libye pour accroître son influence sur le continent, en particulier dans la région du Sahel, selon un rapport récent du "Royal United Services Institute" (RUSI). Les efforts du Kremlin seront gérés par l’Africa Corps, ex-groupe Wagner, qui sera basé en Libye. Le groupe prévoit de propager une nouvelle forme de « colonialisme russe », selon le rapport. Ce rapport déclare : « Le programme russe est remarquablement cohérent depuis des décennies. L’approche d’ensemble consiste à utiliser des opérations d’information et des mesures actives pour polariser la population ciblée, mobiliser les factions pour soutenir les élites alliées et paralyser le soutien aux éléments opposés au leadership d’un pays. »…

Source : MALIKILÉ - N°1615

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Ulf Laessing

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Leiter Regionalprogramm Sahel

ulf.laessing@kas.de 00223-20 23 00 36

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