« Selon l'édition 2018 de l'indice Doing Business, la Tunisie a perdu cette année 11 places pour se retrouver à la 88ème place mondiale, perdant 46 places en 7 ans. L’analyse de cet indice montre que la Tunisie fait face à un problème structurel : la bureaucratie. La longueur des délais ainsi que la lourdeur et la complexité des procédures administratives font que l’une des réformes majeures les plus attendues en Tunisie est celle de l’administration publique » a affirmé Wafa Laâmiri, présidente du CJD, lors de l’ouverture du petit-déjeuner débat sur « la réforme de l’administration » organisé le 23 novembre par le CJD et la KAS.
Afin de présenter les différentes administrations publiques qui affectent directement ou indirectement les PME tunisiennes, leurs finalités et logiques d’action et d‘élaborer un diagnostic de l’environnement institutionnel des entreprises tunisiennes en réalisant une enquête sur la perception des jeunes dirigeants sur l’administration publique, des jeunes entrepreneurs, des représentants de différentes administrations et des représentent du gouvernement se sont réunis pour débattre l’évolution de la qualité des services par l’administration et l’état d’avancement des pouvoirs publics dans la réforme de l’administration tunisienne.
Cette activité a vu la participation du ministre de l’industrie et des PME, Slim Feriani, le représentant résident du FMI en Tunisie, Robert Blotevogel, le responsable des opérations de la Banque Mondiale pour la Tunisie, Tony Verheijen et le conseiller auprès de l’ITES, Kais Hammami.
Le représentant résident de la KAS a précisé dans son discours que l’enquête présentée touche à deux axes du travail de la Fondation: la promotion de la démocratie et le renforcement l’économie sociale du marché. Elle touche la démocratie parce que «nous sommes complètement d’accord que dans une démocratie, on a besoin d’une administration au service des citoyens et des entreprises » a-t-il affirmé. L’enquête touche l’Economie Sociale du Marché, un principe qui explique le rôle de l’Etat dans une économie. «Afin de préparer un climat d’affaires saint, transparent et compétitif favorisant la croissance et l’investissement, l’Etat doit opter pour une réforme de fond permettant aux entreprises de se concentrer sur son activité principale de création des valeurs et des emplois sans qu’elles soient handicapées par des procédures administratives lourdes».
Quant au ministre Slim Feriani, il a rajouté que le gouvernement ambitionne dans le cadre du nouveau modèle du développement économique de la Tunisie à consolider les acquis du développement et construire sur l’existant, et à atteindre une compétitivité basée sur la qualité, l’innovation, la réactivité et la spécialisation pour pouvoir grimper davantage dans l’échelle de compétitivité mondiale et à construire un tissu des PME plus innovantes et à plus forte valeur ajoutée».
Robert Blotevogel a présenté la vision de FMI quant aux défis économiques et la réforme de la fonction publique en Tunisie et Tony Verheijen a présenté un apercu sur le Doing Business 2018 et classement de la Tunisie.
L’enquête sur la perception des administrations publiques par les PME a été présenté par Youssef Meddeb, DG de one to one, qui est une enquête réalisée sur un échantillon de 500 PME opérationnelles dans 24 gouvernorats tunisiens, dont l’âge moyenne de création est de 18 ans, et ce, pendant la période allant du 25 octobre au 07 novembre 2017.
Les résultats de l’enquête ont démontré que 76.3% des PME sondées considèrent que l’administration publique représente un obstacle sévère, majeur ou modéré contre seulement 15,3% qui considèrent qu’elle ne représente pas un obstacle.
En se basant sur l’évaluation des répondants sur la satisfaction globale, l’efficacité, la digitalisation, la rapidité du service, l’accueil du personnel en contact et la clarté des procédures, aucune des administrations n’atteint les 50% d’évaluation positive par les PME.