Conférence spécialisée
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À l'occasion du 80e anniversaire des débarquements, de la Libération de la France et de la Victoire, de nombreuses commémorations sont organisées en 2024 et 2025 sur tout le territoire. AGORA et ses membres chercheurs souhaitent participer à l’évènement en organisant un colloque en avril 2025.
En 2025, aura lieu le 80e anniversaire du retour à la paix, mettant fin aux derniers combats avec la capitulation allemande signée à Reims le 8 mai 1945 et confirmée le lendemain à Berlin. S’en suit une longue période de reconstruction politique, économique et morale, dans les pays ayant souffert du joug nazi et en Allemagne même : le pays est occupé par les puissances victorieuses, divisée en deux États, dénazifié, démilitarisé et « démocratisé ». Encore absorbés par la catastrophe de la Seconde Guerre mondiale et par la rupture de civilisation que représente le crime de l’Holocauste, les Européens sont très rapidement confrontés à une nouvelle période allant de la fin des années 1940 à la fin des années 1980, considérée comme unique dans l’histoire de l’humanité – en témoigne le nom qui lui est donné : la « Guerre froide ». L’affrontement entre les deux blocs, occidental et soviétique, se vivait à tous les niveaux (idéologique, politique, économique, militaire). Comme lors de la Seconde Guerre mondiale, ses traces se retrouvaient aux quatre coins de la planète, mais le conflit était à géométrie variable, la « Guerre froide » n’ayant jamais dégénéré en confrontation ouverte. La peur d’une apocalypse nucléaire explique, en partie, cette retenue, mais aussi la difficulté de trouver une issue viable à long terme (« Guerre impossible, paix improbable », écrivait Raymond Aron).
L’effondrement inattendu du bloc soviétique, entre 1989 et 1991, avait ouvert la voie à la réconciliation et à la coopération entre les ennemis d’hier – volonté de réconciliation entre l’Allemagne réunifiée et ses voisins orientaux, élargissement de l’Union européenne (UE) vers l’est, partenariat avec la Russie. La fin de cette période de haute tension n’a cependant pas ouvert la voie, comme on l’avait dit et écrit, à une paix universelle, puisque d’autres territoires menacent de s’embraser à tout moment – comme au Moyen-Orient ou en mer de Chine, après la guerre en ex-Yougoslavie dès le début des années 1990, et tant d’autre conflits – et surtout depuis que la « guerre d’agression » menée par Moscou en Ukraine à partir de février 2022 ravive les craintes d’une Troisième Guerre mondiale – à maints égards on assiste à un « retour de l’Histoire ». La question qui peut se poser d’ailleurs est de savoir quelle paix on peut célébrer en Europe aujourd’hui et dans quelle mesure elle paraît pouvoir être maintenue à l’avenir et selon quelles modalités.
Les thématiques traitées devraient s’articuler autour des enjeux historiques et politiques des résolutions de conflits, des questions mémorielles, de la notion même de « paix » et de l’illusion ou non de la paix universelle, du retour d’une nouvelle Guerre froide alors qu’on l’avait caractérisée de période inédite, du retour des rapports de force dans le jeu des relations internationale, et en partant en Europe avec la guerre en Ukraine.
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