La conjugaison de plusieurs facteurs d’instabilité endogènes (États en faillite, terrorisme, rébellions, insurrection, trafics en tous genres, migrations clandestines, pauvreté et crise climatique) expose la région du Sahara- Sahel depuis quelques années à une montée en puissance de la violence politique, des actes terroristes et des conflits intercommunautaires.
Les pays de la région ont de nombreux défis à relever, dont ceux de la sécurité et du développement. Les acteurs internationaux et régionaux sont aussi présents, et face à l’impasse des stratégies menées jusqu’à présent, il est urgent de réfléchir à de nouvelles perspectives, notamment
le rôle de la diplomatie, articulée autour de ses trois dimensions : sécuritaire, religieuse et économique.
C’est l’objet de ce colloque, organisé par le Laboratoire d’analyse des sociétés et pouvoirs / Afrique - Diasporas (LASPAD) de l’Université Gaston- Berger et l’Université Mohammed V de Rabat en partenariat avec le bureau de la Fondation Konrad Adenauer de Rabat, qui ambitionne de
réunir à nouveau chercheurs, spécialistes, étudiants et acteurs autour de quatre tables rondes sur les différentes problématiques qui concernent l’émergence et le développement de cette triple diplomatie.
Sur le volet sécuritaire, cette diplomatie implique des acteurs internationaux et régionaux dans la médiation et la résolution des conflits. Cet espace d’intervention s’est complexifié en raison du protagonisme croissant d’acteurs non étatiques, entrepreneurs de violence, qui ont renforcé
leur légitimité notamment en recourant aux références religieuses tout en questionnant le rôle de l’État, impuissant à l’heure de protéger les
frontières de l’État-nation en crise, et en se substituant à lui comme alternative consolidée autour de la notion de communauté.
Extrait de la préface du livre
