Dans un contexte où le paysage médiatique sénégalais est en constante évolution, marqué par l’émergence de nouveaux médias et l’impact grandissant des réseaux sociaux, la désinformation peut brouiller les lignes entre faits et fiction, mettant en péril la confiance du public et la crédibilité des institutions. Cette menace, exacerbée par les tensions politiques et les enjeux socio-économiques, a des implications profondes pour la liberté d’expression, un pilier essentiel de l’État de droit au Sénégal. C’est face à ce constat préoccupant que le Bureau régional pour la Promotion de l’État de Droit dans l’Afrique francophone subsaharienne de la Fondation Konrad Adenauer, en collaboration avec la Convention des Jeunes Reporter du Sénégal (CJRS), a organisé un Cocktail-débat sur « Fake news et désinformation comme menace pour l’Etat de droit ? » le 08 Novembre 2023 au Radisson Blue hôtel de Dakar. Cette rencontre de haute facture avait pour objectif de créer un espace d’échange pour analyser l’impact de la désinformation sur la liberté d’expression dans un Etat de droit.
Dans son discours d'ouverture, Migui M. Ndiaye, Président de la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal, a remercié la Fondation Konrad Adenauer et puis est entré dans le fond du sujet en soulignant l’importance de comprendre l'impact des fake news sur l'état de droit, surtout dans un contexte où les médias sociaux jouent un rôle croissant dans la diffusion d'informations. La session d’ouverture a été clos par l’allocution de Monsieur Ingo Badoreck, Directeur du Programme pour la promotion de l’Etat de droit en Afrique subsaharienne francophone. Dans son discours il a souligné les défis que représente les fakes news pour les démocraties et l’Etat de droit insistant par ailleurs sur le nécessité de mettre en place une règlementation efficace tout en préservant la liberté d’expression.
La communication principale de la journée portant sur le thème « État de droit dans un contexte politique conflictuel : entre réalité et désinformation » a été présenté par Mactar Silla, Président et Directeur Général de LABEL MEDIA + SASU. Fort de son expérience de plusieurs années dans le secteur des médias et de la communication, il a mis en lumière comment la désinformation peut être utilisée comme un outil pour déstabiliser les régimes politiques et manipuler l'opinion publique. Il a par ailleurs proposé des stratégies pour démêler la vérité du mensonge notamment avec l’utilisation des outils de fact-checking qui pourront aider autant les professionnels que les amateurs pour avoir des informions fiables et vérifiées.
La communication de Monsieur Silla est suivie d’une session de discussions animée par Ibrahima Baldé, journaliste, responsable de communication et des relations publiques du Comité national ITIE. Plusieurs points saillants ont été évoqués par les participants dont comment les plateformes de médias sociaux peuvent à la fois être des vecteurs de désinformation et des outils pour contrer ces phénomènes. L’'importance des médias traditionnels dans la lutte contre les fake news a été aussi soulignée avec un accent sur la vérification des faits. Enfin, l’une des propositions les plus en vue lors des échanges est la nécessité de sensibiliser et d’éduquer le public sur la manière d’identifier les fake news
Le cocktail-débat a vu la participation des différents acteurs de la presse. Au-delà de ces derniers, les membres d’organisation de la société civile, les membres d’institutions internationales, les influenceurs et les chercheurs dans le domaine de la liberté d’expression. Ce public constitué de plus de 120 participants est reparti avec une meilleure compréhension des enjeux et des idées pour promouvoir l’état de droit dans un paysage médiatique en constante évolution.