Le Bureau régional Etat de droit de la Fondation Konrad Adenauer en partenariat avec l’Association des Barreaux des Pays des Grands Lacs, a organisé la deuxième édition de colloque sur la “Coopération entre les acteurs judiciaires de la République Démocratique du Congo, du Rwanda et du Burundi”, les 13 et 14 Octobre 2022, à l’hôtel Serena de Kigali au Rwanda. L’objectif de cette activité était de réunir les acteurs autour des défis de la coopération judiciaire dans la région des grands lacs.
Cette rencontre de deux jours a pu réunir des magistrats, des présidents de cour et d'institutions judiciaires, des avocats des trois pays frontaliers pour une réflexion profonde autour de la problématique de la coopération entre les acteurs judiciaires.
La cérémonie d’ouverture de cette grande conférence était présidée par le Président de la Cour suprême et par ailleurs Président du Conseil supérieur de la Magistrature du Rwanda le Dr Faustin Ntezilyayo, aux côtés du Bâtonnier du Rwanda et Président en exercice de l’ABGL, Maître Moïse Nkundabarashi, du Directeur régional du Bureau Etat de droit de la Fondation Konrad Adenauer Monsieur Ingo Badoreck et de l’ancien Bâtonnier Maître Julien Kavaruganda, qui ont tous magnifié dans leurs discours, l’intervention de ce colloque, après celui de Goma en 2021, pour ainsi apprécier la continuité dans laquelle s'insère ce travail.
Ce fut ainsi l’occasion pour le Directeur régional du Bureau Etat de droit, M. Badoreck de revenir sur les objectifs d’une telle rencontre, qui s’est renouvelée compte tenu de son importance et de ses impacts. En effet l’ambition de la Fondation dans ce projet est d’accompagner les acteurs locaux dans leurs initiatives en faveur de l’Etat de droit et l’un des piliers majeurs d’un Etat démocratique repose sur un système judiciaire fort. Il rappelle à cet effet que la coopération judiciaire est sans nul doute, la réponse pertinente face aux nombreux défis dans la région, liés à la justice et la lutte contre l’impunité. Il n’a pas manqué de souligner, le rôle déterminant des avocats et acteurs de la justice en cela.
Ainsi les acteurs ont réagi tour à tour avec des panels et travaux de groupe, qui se sont succédés lors des deux journées scientifiques très riches en échanges et contributions. Ce qui a par ailleurs permis d’aborder des aspects pertinents de la thématique.
L’innovation de cette année se rapporte à l’intégration de la nouvelle technologie de l’information et de la communication dans les moyens de développement de cette coopération. Elle a été appréhendée par les panélistes telle une aubaine en ce qu’elle peut constituait une grande opportunité dans la consolidation de la coopération entre les acteurs judiciaires dans la région, mais qu’il urge de réglementer au vu des dérives qui y sont observées. Le Rwanda étant beaucoup plus avancé dans ce domaine que les deux autres pays, le Burundi et la République démocratique du Congo, les participants ont pu y avoir des échanges intensifs au niveau pratique et profiter des différentes expériences.
Les travaux de groupe étaient le lieu pour les participants d’approfondir les débats et de formuler les recommandations sur les problématiques soulevées.
Pour ce qui est des recommandations, elles ont été nombreuses et très bien répertoriées par les rapporteures pour un suivi adéquat.
Mais on peut relever celle qui a retenu l’attention des acteurs en la création d’un Barreau ou d’une institution régionale, regroupant les acteurs des différents pays, spécialisé dans l’entraide judiciaire, la coopération judiciaire ou encore la collaboration judiciaire. La barrière linguistique et les différences socio-culturelles furent largement débattues, d’où l’idée d’harmoniser avec un échange permanent entre les acteurs dans le cadre de la multiplication d'activités de ce genre.
Le colloque fut clôturé par une remise des attestations aux participants, témoignant ainsi leurs implications dans la marche vers un véritable changement pour une évolution démocratique et par conséquent de l’Etat de droit.