Le Bureau régional Etat de droit de la Fondation Konrad Adenauer, en partenariat avec la Female Lawyers Association Gambia - FLAG a organisé une formation – séminaire sur les poursuites et l'application des lois relatives aux violences basées sur le genre en Gambie, du 09 au 11 Février 2023 à l’hôtel Ocean Bay & resort Banjul, Gambie.
Cet évènement déroulé pendant trois jours avait pour objectif de renforcer les capacités des magistrats en matière de lois sur les violences basées sur le genre et, au passage, augmenter considérablement le nombre de poursuites judiciaires en ce sens, et le nombre de plaintes déposées auprès de la police et du bureau du procureur général. Au total, était présent lors de cette formation intensive beaucoup d’acteurs du système judiciaire de la Gambie dont 25 des magistrats, cibles premières de la formation.
La cérémonie d'ouverture a été marquée par les interventions inspirantes de plusieurs personnalités de premier plan. Anna Njie, Présidente du FLAG, a ouvert le bal en mettant l’accent sur l’urgence et la nécessité de s’attaquer aux violences basées sur le genre, soulignant le rôle crucial que jouent les magistrats dans la protection des victimes et l’application de la justice. Elle a appelé à une action judiciaire plus proactive et sensible au genre pour éradiquer ce fléau.
Ingo Badoreck, Directeur du Programme pour la promotion de l’Etat de droit de la Fondation Konrad Adenauer, a ensuite pris la parole pour remercier les magistrats présents et l’équipe du partenaire FLAG avant de faire la présentation de la Fondation. Il a ensuite rappelé l’engagement de sa Fondation en faveur de la promotion des droits humains fondamentaux. Il a terminé son intervention en soulignant l’importance de la formation continue des magistrats pour assurer une interprétation et une application efficaces des lois afin de mieux protéger les femmes et enfant contre les violences basées sur le genre. Aisatou Sey, Juge à la Haute Cour et représentante du Président de la Cour suprême de Gambie, a conclu les discours d’ouverture en insistant sur l’importance de la sensibilisation et de la formation spécialisée pour les magistrats face aux défis uniques posés par les cas de violences basées sur le genre. Elle a mis en avant la nécessité d'adopter une approche judiciaire empathique et informée qui tienne compte des complexités entourant les violences basées sur le genre, afin de garantir que justice soit rendue de manière équitable et respectueuse des victimes.
Les participants ont assisté ainsi à neuf sessions de formation, chacune axée sur des aspects spécifiques des violences basées sur le genre. Ces sessions ont été animées par des experts en droit, des praticiens et des militants des droits humains, qui ont partagé leurs connaissances, leurs expériences et leurs meilleures pratiques dans la prise en charge des cas de violences basées sur le genre. Les sujets abordés incluaient la clarification conceptuelle du terme genre, la revue du cadre juridique national et international relatif à la protection des femmes et des enfants, la prise en charge judiciaire des victimes, ainsi que l’accompagnement psycho-sociologique des victimes.
La formation s’est conclue par une session en petit groupe, où les participants ont formulé des recommandations pour améliorer l’efficacité des procédures judiciaires relatives aux violences basées sur le genre en Gambie. Ces recommandations visent à renforcer à renforcer les lois existantes, améliorer les mécanismes de soutien aux victimes, et encourager une application plus rigoureuse des sanctions contre les auteurs.
Ce séminaire de formation s’est achevé sur une note solennelle avec une cérémonie de remise de diplômes, soulignant les accomplissements de chaque participant. Les diplômes remis symbolisent non seulement une réussite personnelle mais aussi un engagement renouvelé envers l’application équitable et efficace des lois relatives aux violences basées sur le genre.