Du 15 au 18 avril 2024, s’est déroulé à Dakar un séminaire de formation sur « la poursuite des crimes internationaux et des violences sexuelles liées aux conflits » organisé par le Programme pour la Promotion de l'Etat de droit en Afrique subsaharienne de la Fondation Konrad-Adenauer en partenariat avec l'Académie internationale des principes de Nuremberg et le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux, au Radisson Blue Hôtel – Dakar.
Ce séminaire est le deuxième du genre après celui organisé en 2021 à Dakar. Les objectifs sont entre autres le renforcement des capacités des procureurs nationaux et des juges d'instruction d’Afrique centrale et occidentale, l’établissement d’un réseau d’experts que les participants pourront utiliser dans l’exécution de leur mandat dans leurs juridictions respectives mais aussi le renforcement des compétences juridiques des juges dans la poursuite des crimes internationaux et des violences sexuelles. Ainsi, 19 procureurs et juges des plus hautes sphères judiciaires d'Afrique francophone dont des participants du Sénégal, du Mali, du Niger, de la République Démocratique du Congo, de la République centrafricaine et de la Côte d’Ivoire ont pu être réunis.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par la présence de personnalités de premier plan, telles que Ingo Badoreck, Directeur régional du Bureau de l’Etat de droit de la Fondation Konrad Adenauer, Darleen Seda, Responsable principale pour le renforcement des capacités et formation de l’Académie internationale des principes de Nuremberg, Serge Brammertz, Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Procureur du Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux, ainsi que Ibrahima Bakhoum, Procureur Général près de la Cour d’Appel de Dakar.
Le programme du séminaire établi sur quatre jours comprenait une série de sessions traitant de sujets pertinents et actuels, tels que les éléments contextuels des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, les éléments du crime de génocide, les modes de responsabilité, les défis en salle d'audience, et bien d'autres.
Les sessions étaient animées par des formateurs expérimentés, notamment Pauline Martini (Chargée de projet de l’Académie internationale des principes de Nuremberg), Laurel Baig (Premier substitut du Procureur en appel du Mécanisme), Barbara Goy (Coordonnatrice principale affaires juridiques Bureau du Procureur – CPI), qui ont partagé leur expertise et guidé les participants à travers des discussions approfondies et des exercices interactifs. Un accent particulier a été mis sur les méthodes d'enquête et de poursuite des violences sexuelles liées aux conflits, ainsi que sur le principe de complémentarité, soulignant le rôle crucial des juridictions nationales dans la lutte contre l’impunité pour ces crimes. Ces sessions ont été complétées par des travaux de groupes à la fin desquelles des exercices pratiques ont été exécutés pour mettre en exergue les nombreux défis qui peuvent être rencontrés en salle d’audience et comment y faire face le cas échéant.
A la fin des sessions de formation, les participants ont exprimé leur satisfaction quant à la qualité du séminaire et ont souligné l’importance de continuer à renforcer les capacités dans le domaine de la justice pénale internationale. Ils ont également exprimé leur engagement à mettre en pratique les connaissances acquises lors du séminaire dans leur travail quotidien pour lutter contre l’impunité pour les crimes internationaux et les violences sexuelles liées aux conflits.
Le séminaire s’est conclu par une cérémonie de clôture présidée Monsieur Serge Brammertz, Pauline Martini et Saidou Kébé, coordonnateur principal du Bureau Etat de droit de la Fondation Konrad Adenauer. Dans l’ensemble, il a été une réussite, offrant aux participants une plateforme précieuse pour échanger des connaissances, développer leurs compétences et renforcer leur engagement envers la poursuite des crimes internationaux et les violences sexuelles liées aux conflits.