Le 27 mars 2024, dans les locaux du Bureau État de droit de la Fondation Konrad Adenauer, s'est tenue une table-ronde sur « L’impact de la situation sécuritaire régionale sur l’État de droit ». Cet événement organisé en présence de Dr Stefan Friedrich, Chef de Département Afrique subsaharienne de la Fondation Konrad Adenauer, a réuni un public diversifié et engagé composé d’experts en sécurité, de juristes, de journalistes et d’acteurs de la société civile.
La séance a débuté avec les mots d’ouverture prononcés par Ingo Badoreck, Directeur du Programme pour la Promotion de l’État de droit en Afrique subsaharienne. Monsieur Badoreck a entamé son discours par des de mots de bienvenue et la présentation du mandat de son programme. Il a ensuite présenté un bref état des lieux de la situation sécuritaire au Sahel marqué par la progression des groupes jihadistes et une série de coup d’Etat dans la région qui la plongent davantage dans une incertitude sécuritaire. Il termine son speech en s’interrogeant sur comment concilier le respect des droit humains et la sécurité, question qu’il a adressée aux experts présents pour plus développements.
Le premier intervenant, Dr Stefan Friedrich, Chef de Département Afrique subsaharienne de la Fondation Konrad Adenauer, a offert une analyse approfondie de la perception allemande sur la crise sécuritaire dans la région du Sahel. Son discours a été ponctué d'éléments historiques (l’envoie de troupe allemande en Afghanistan en en 2001), politiques (les réticences de certains partis politique de la gauche allemande) et géopolitiques (la nécessité de contenir la progression jihadiste dans zone sahélienne). Il annonce un intérêt particulier de l’Allemagne sur les questions sécuritaires du Sahel qui se manifeste dans le document de position sur la coopération avec les pays partenaires africains par les parlementaires allemands qui évoquent la nécessité de s’occuper davantage du Sahel.
Par la suite, Alfred Gomis, Coordonnateur national de West Africa Network for Peacebuilding, a pris la parole pour aborder l’impact de la situation sécuritaire régionale sur l'État de droit. À travers des études de cas et des exemples concrets, Gomis a illustré les conséquences désastreuses de l’insécurité sur les institutions démocratiques, les droits de l’homme et la cohésion sociale dans la région. Selon lui l’approche du « tout sécuritaire » n’est pas la solution adéquate pour juguler les problèmes de sécurité au Sahel. Il a insisté sur le concept de la « sécurité humaine », une politique sécuritaire qui englobe divers aspects tels que la garantie des moyens de subsistance aux populations vulnérables etla préservation de la dignité et des droits de l’homme.
La session de discussions, modérée par Saidou Kebe, Coordonnateur Principal du Programme pour la Promotion de l’État de droit en Afrique subsaharienne, a été le point culminant de l’événement. Les participants, représentant divers secteurs de la société, ont eu l’opportunité d’échanger leurs perspectives, leurs analyses et leurs recommandations. Les débats ont porté sur des sujets variés tels que la gouvernance, la lutte contre l'extrémisme violent, la protection des droits de l’homme et le renforcement des institutions démocratiques.
La table-ronde a permis de dresser un tableau complet et nuancé de la situation sécuritaire régionale et de son impact sur l’État de droit. Les discussions animées ont souligné l’urgence d’une action concertée et multisectorielle pour relever les défis complexes auxquels est confrontée la région du Sahel.