La chancelière Angela Merkel a souligné dans un message vidéo aux participants de la conférence dans la métropole économique ivoirienne, Abidjan que "les opportunités de participation politique ainsi que la bonne gouvernance et la sécurité juridique (...) déterminent le climat économique d'un pays ". Prof. Dr. Norbert Lammert, Président de la Konrad-Adenauer-Stiftung, qui a ouvert la conférence le 2 mai en compagnie du Président du parlement ivoirien, Amadou Soumahoro, a clairement indiqué que l'objectif de l'événement était de renforcer les parlements et les parlementaires en Afrique et de les mettre en réseau entre eux et avec l'Europe.
Ce sujet a été directement abordé lors du premier panel par les parlementaires Tundu Lissu (Tanzanie), McHenry Venaani (Namibie), Aissata Touré Diallo (Mali) et Rimamnde Shawulu Kwewum (Nigeria). Avec Hon. Frank Heinrich, ils ont discuté des relations entre le gouvernement et le parlement ainsi que des défis actuels en Afrique. Dans ce contexte, McHenry Venaani a précisé que "les parlements africains (...) sont des représentants de la population et doivent satisfaire leurs besoins, et pas les intérêts des lobbyistes, des étrangers ou du gouvernement".
Dans le deuxième panel, Hon. Andreas Lämmel s'est entretenu avec les députés Mandiaye Ba (Sénégal), Annoh Dompreh (Ghana) et Lutero Simango (Mozambique) sur les défis de politique économique dans les pays respectifs, mais aussi sur le continent africain dans son ensemble, et sur les mesures qui peuvent être appliquées dans le cadre d'un programme de réforme influencé par les parlementaires.
La première journée de la conférence s'est terminée par un troisième panel composé de Hon. Stefan Rouenhoff (CDU), Hon. Nico Marchetti (ÖVP) d'Autriche, Hon. Lörinc Nacsa (Fidesz-KDNP) de Hongrie et Hon. Michel Vialay (Les Républicains) de France. Avec les commentateurs Hon. Yasmina Ouégnin (Députée indépendante de Côte d'Ivoire) et Norbert Mao (chef du Parti démocratique en Ouganda), les parlementaires européens et le modérateur Hon. Volkmar Klein (CDU) ont examiné des initiatives visant à renforcer les relations bilatérales avec les pays d'Afrique subsaharienne. L'un des messages clés était l'importance majeure d'un échange personnel entre les députés des deux continents. L'accent a été mis principalement sur les programmes de bourses pour les jeunes et les échanges interparlementaires et intercontinentaux. La Conférence-Afrique-Subsaharienne 2019 de la Konrad-Adenauer-Stiftung représente donc une contribution importante qui a permis aux parlementaires européens et africains de mieux comprendre les défis communs et la nécessité de trouver des solutions communes en apprenant à se connaître personnellement.
Parallèlement au programme officiel de la conférence, Prof. Dr. Lammert a rencontré des décideurs politiques et économiques ivoiriens dans le cadre d'entretiens bilatéraux. Avec S.E.M Daniel Kablan Duncan, vice-président de Cote d'Ivoire, Prof. Dr. Lammert a discuté de la situation politique dans le pays et des relations entre l'Europe et la Côte d’Ivoire. Au cours de la réunion, le vice-président a souligné que l'instabilité émanant des pays du Sahel constituerait également un défi croissant pour la Côte d'Ivoire. Dans ce contexte, il a exprimé l'espoir que l'Europe prenne conscience que la stabilité sur le continent africain présente également un grand intérêt pour les Etats européens.
La conférence s'est poursuivie le 3 mai avec deux autres panels. Le premier panel sur "Démocratie et prospérité - Recommandations des conseillers politiques africains" était composé de Roelf Meyer (Président de Transformation Initiative) d'Afrique du Sud, de Prof. Joseph Diescho (ancien Directeur du NIPAM) de Namibie, d'Ahema Mekonnen (membre de la Commission de réforme constitutionnelle et Président du Conseil des droits de l'homme) d'Ethiopie et du Dr. Gilles Yabi (Fondateur du West African Think Tank WATHI). En se basant sur des résultats des trois premiers panels, ils ont discuté des conclusions les plus importantes de la veille et formulé des recommandations avec le modérateur Christoph Plate (Directeur du programme régional du média Afrique du Sud de KAS) et les deux commentateurs Hon. Salome Makamba (Tanzanie) et MacDella Cooper (Libéria). Dans ce contexte, Dr. Yabi a souligné que "les Etats africains (...) ont besoin d'une transformation profonde de leur ordre social vers la prospérité inclusive", puisque le terme "développement" cultive principalement l'improductivité.
La deuxième table ronde de la journée a offert aux acteurs de la coopération internationale l'occasion d'échanger leurs points de vue sur " l'articulation entre les initiatives politiques continentales en Afrique et le soutien international de l'Europe ". Stefan Oswald (Chef de Division Plan Marshall avec l’Afrique,, BMZ), Jan Rieländer (Chef des analyses multidimensionnelles par pays, Centre de développement de l'OCDE) et Abdoulaye Coulibaly (Directeur, Département de la Gouvernance et de la gestion des finances publiques, AFDB) ont apporté leur longue expérience et expertise dans ce contexte.
La conclusion officielle de l'événement a été l'allocution de clôture de Frank Priess, chef adjoint du département pour la coopération européenne et international de KAS, dans laquelle il a précisé que "le parlementarisme et la démocratie sont au centre de nos préoccupations " et a remercié les organisateurs et les participants de la conférence pour leur engagement et leurs contributions.