Comptes-rendus d'événement
“ Culture, patrimoine, environnement nouveaux axes de développement du tourisme en Tunisie ”, c'est le titre alloué au sondage auprès des tunisiens.
M. Hassen Zargouni a présenté le sondage, les principaux points retenus :
- 86% des Tunisiens pensent que l’allocation d’une partie des ressources financières de leur commune est une priorité à la valorisation du patrimoine régional,
- Uniquement 25% des Tunisiens pensent que des actions régionales destinées à valoriser le patrimoine existent actuellement (comme la rénovation et la restructuration des sites (35%), l’organisation des festivals (11%), la création d'activités culturelles contre (9%)) contre 73% qui pensent le contraire.
- Les 3 premières priorités nationales perçues en matière de patrimoine sont :
1 La sauvegarde et le développement du patrimoine culturel (57%),
2 La démocratisation et l’accès pour tous (56%),
3 La rénovation et restructuration de certains sites (50%)
- Les principales actions à privilégier citées en spontanée par les Tunisiens afin de promouvoir le patrimoine touristique régional sont la rénovation et la restauration des sites (18%), une bonne communication médiatique (17%), création des campagnes de sensibilisation sur l’importance du patrimoine régional (16%).
M. Ahmed Smaoui a précisé que la Tunisie devra repenser son avenir du secteur pour retrouver toute sa vitalité et ses succès d’antan. Depuis l’indépendance, les autorités ont choisi de faire du tourisme l’un des vecteurs phares de croissance et une source de devises pour le pays, les trois étapes essentielles ont marqué l’évolution du secteur touristique en Tunisie sont : le décollage ente 1957 à 1972, l’Essor de 1972 à l’an 2000, et la Crise qui persiste, depuis les attentats 11 septembre 2001.
Du coup, le secteur hôtelier traverse une crise structurelle, que conjoncturelle. M Smaoui, a rappelé la destinée touristique de la Tunisie s’est amorcée dès le début du siècle dernier 1920, le tourisme saharien s’est accentué avec la première unité hôtelière moderne, un Transatlantique à Nefta.
Le secteur touristique propose une offre moins diversifiée avec une forte prédominance du produit balnéaire, il est à noter que ce dernier est de moins en moins adapté aux goûts actuels, qui sont en perte de vitesse. En outre, malgré que la Tunisie qui s’est engagé, avec une politique d’enrichissement de services et de diversification de ses produits, comme thalassothérapie, golf, culturel, grand sud, santé, plaisance, croisière, affaires, mais depuis la révolution et avec l’instabilité politique, l’image a été touché surtout avec les attentats de Bardo et Sousse en 2015. Cependant, le secteur enregistre une meilleure amélioration en 2017.
Comme l’a montré le sondage KAS-SIGMA, il existe réellement une faible mise en valeur du patrimoine archéologique, monumental, architectural, matériel et immatériel des régions (artisanat, tradition…) alors qu’ils pourraient être une réelle opportunité pour booster le secteur. En prenant l’exemple de la région où l’activité s’est déroulée, M. Smaoui a précisé que l’état actuel du secteur hôtelier au Sud Tunisien, est alarmant, une grande majorité des hôtels sont fermés ou en veilleuse avec un dysfonctionnement au niveau du produit (insuffisance de qualité, nature), du marketing (image et prix bas) et de l’environnement (écologique). Il faut encourager le tourisme intérieur, avec une diversification de l’offre, notamment d’hébergement exemples, les maisons d’hôtes 12 au Djerid / Tozeur, M. Smaoui plaide pour :
1.reformer le secteur, en engageant des réformes structurelles,
2.libéraliser le transport aérien,
3.rénover l’image de la destination, et
4.améliorer la qualité de service.
Quant au représentant de du ministère du tourisme à Tozeur, M. Kamel Boubi a précisé que malgré les difficultés rencontrés depuis quelques années, il y a eu des commissions de travail et des études en collaboration avec le ministère culturelles pour travailler sur l’axe du patrimoine culturelle, qui pourrait être un nouveau axe pour le tourisme afin que le secteur connaitra son essor d’antan.
Par la suite, M. Abderrazek Cheraït, Député à l’ARP, ancien maire de Tozeur et promoteur de plusieurs projets touristiques et culturel au Jerid, il affirmé que depuis 1990, il a plaidé que la région de Tozeur soit une zone de shopping international. En pratiquant une stratégie économique d’offshoring, cela permet d'attirer des investissements, de s'octroyer des parts de mar-ché, de créer des emplois et de générer de la richesse. Pour lui il est temps que l’État y pense sérieusement. Il a aussi soulevé une autre idée, qu’il est temps de baisser les prix de l’or qui pourrait avoir des répercussions sur le tourisme, il a mentionné que le pays regorge de monuments historiques qu’il faudra les réhabiliter les différents Forts de la Goulette, Kélibia, Mahdia…
Conserver le patrimoine architectural, reconstituer le passé à travers des spectacles vivants, des musées et des animations, avec la culture, et patrimoine, sont réellement les nouveaux axes de développement du tourisme en Tunisie.
Le débat était riche et intense, la qualité des experts face à la qualité des questions nous a permis d’apprendre beaucoup sur la problématique posée et surtout les solutions proposées par les panélistes, qui sont des experts de la matière. Il est à noter qu’il y a eu la présence de la Télévision nationale, qui a couvert l’événement, qui a été diffusé au journal télévisé du 20 octobre 2017.