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Comptes-rendus d'événement

Facebook: Faiseur de politique ou espace public ?

de Hatem Gafsi
Ce colloque vise a analyser la contribution de Facebook, dans le contexte de l'après révolution, au débat politique, à la construction du commun et à l'installation d'un espace public à même de cristalliser la démocratie participative

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M. Sadok Hammami s'est proposé d’analyser les médias sociaux et Facebook en particulier à partir du concept de sphère publique dans le contexte de la transition politique tunisienne. La recherche a analysé les différentes modalités à travers laquelle Facebook participe à la transformation de la sphère publique tunisienne. Ainsi Facebook amplifie, élargit et diversifie les dynamiques de cette sphère publique. Il ne sabote, ni bloque, la transition démocratique mais la rend complexe par les dynamiques singulières qu’il favorise : extension, fragmentation, polarisation.

Tentant d'interroger Facebook en Tunisie à travers le modèle dit "normatif" de Jürgen Habermas de l'espace public, M. Khaled Mejri a analysé les modes d'émergence et de développement de l'espace public sur Facebook en Tunisie et de mettre en relief les tensions qui le traversent. Il a, d'abord, interrogé le statut des différents acteurs qui évoluent sur Facebook. Il s'est ensuite, posé la question de savoir si les échanges sur Facebook s'organisent selon une logique délibérative. Il s'est intéressé par la suite à la déontologie discursive qui anime cet espace, avant de s'appesantir, enfin, sur la fonction qu'assure Facebook dans le contexte tunisien postrévolutionnaire.

L’analyse de la page Facebook de la présidence de la République, celle de l’UGTT et celle de l’Association Shams pour la dépénalisation de l’homosexualité en Tunisie, qu'a conduite Mme Mariam Ben Salem lui a permis de conclure d’une part que les pratiques discursives sur ces pages Facebook ne correspondent pas à un espace public au sens donné par Habermas, étant donné l’absence d’échanges, la prédominance des commentaires isolés et le recours massif à l’injure ; d’autre part que cet espace reproduit les inégalités de genre en hors ligne, en termes de degré de participation au débat public.

L'intervention de M. Hatem M'rad a consisté en une application de la théorie du sociologue Pareto sur les actions logiques et les actions non-logiques, et notamment des concepts de "résidus" et de "dérivations", sur le contenu des écrits des utilisateurs tunisiens de Facebook, notamment à travers leurs "statuts". On se rend compte à l'examen que leur langage, comme le considérait Pareto, est essentiellement sentimental et instinctif, même s'il est revêtu de raisonnements logiques ou pseudo-logiques.

A travers l'expérience tunisienne, Mme Klibi Salsabil s'est interrogée sur la contribution de Facebook à la construction du commun. A travers l'analyse de certaines pages Facebook, l'intervenante a tiré la conclusion selon laquelle Facebook ne contribue aujourd'hui pas à la construction d'un commun, ni à la mise en place d'un espace public à même de participer à la construction du commun.

M. Chawki Gaddes a exposé les dangers qu'a Facebook sur la protection des données personnelles, lesquelles données sont ramassées et traitées aux Etats-Unis d'Amériques. Il a par ailleurs proposé des stratégies d'action citoyenne permettant d'utiliser Facebook sans crainte démesurée pour ses données confidentielles.

M. Slim Amamou a exposé l'expérience du parti pirate en Tunisie et l'apport des réseaux sociaux dans sa stratégie d'action. Il s'agit d'une ouverture sur d'autres façon d'exercer la politique dans l'ère du numérique.

Au cours des dix jours qui se sont écoulés entre le 08/05/2017 et le 18/05/2017, une veille Facebook a été organisée, par M. Mohamed Slim Ben Youssef, autour de cinq formations politiques : Nidaa Tounès, Ennahdha, Afek Tounès, le front populaire et Hizb-ut-tahrir. Au travers de cette observation, on s'est proposé d'interroger les usages politiques-partisans des partis politiques en adéquation avec les potentialités de profits politiques offertes par la plateforme. On a pu à cette occasion relever une personnalisation de la vie politique virtuelle et dégager un certain nombre d'homologies fonctionnelles entre les pages Facebook des partis faisant l'objet de la veille d'un côté, et leurs organes traditionnels de l'autre côté.

L'intervention de M. Pietro Marzo a eu pour objectif l’analyse de l’influence de la diffusion de Facebook dans le changement de rapport entre les citoyens et la politique en Italie. Pour lui, Facebook devance les autres réseaux sociaux qui ont également contribué au changement dans la composition des forces politiques en Italie, avec l’émergence de nouveaux partis. Enfin, cette intervention s´est concentré sur l’usage de Facebook et de ses dynamiques d’interaction politique au niveau local.

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