Comptes-rendus d'événement
Le sondage a porté sur :
1.Perception de la situation actuelle au Kairouan l’accès aux activités culturelles dans la région,
2.Accès aux différentes commodités au Kairouan, et
3.Obstacles au développement et attentes des habitantes.
1. Perception de la situation actuelle au Kairouan
Près de la moitié des répondants (44.1%) évaluent la qualité de vie quotidienne au Kairouan et dans leurs villes de mauvaise, 24.2% diraient même qu’elle est très mauvaise. Pareillement, 47.3% estiment que la qualité de vie s’est détériorée durant ces 5 dernières années, et 74.1% ne discernent pas d’efforts réels de la part de l’état afin de remettre les choses en ordre.
Les habitants du Kairouan restent tout de même optimistes avec 42.5% disant que la situation s’améliorera durant les années à venir. Cette vision un peu embrumée de la situation actuelle expliquerait, l’insatisfaction de 43.6% des répondants par rapport à leurs quartiers d’habitation 31.0% dont d’ailleurs très insatisfait pas rapport à leurs quartiers.
Les points essentiels pour assurer une bonne qualité de vie aux habitants selon nos répondants sont tout d’abord, l’investissement et la création d’emplois avec 43.3% des votes, on retrouve tout juste après, la réparation des infrastructures, notamment la création et l’entretiens des routes, avec 30.7% ou encore la lutte contre l’inflation et la réduction des prix avec 18.1%.
En ce qui concerne l’aménagement et la gestion de la ville, 75.2% des répondants estiment que la ville possède un fort potentiel culturel et 58.2% avancent la même idée en ce qui concerne le potentiel touristique de la ville. Par contre, 62.4% déclarent n’être pas du tout d’accord concernant l’affirmation que les responsables de la ville répondent aux attentes des jeunes, 60.1% autres réfutant que ces derniers gèrent bien la ville.
2. Accès aux différentes commodités au Kairouan
Bien que la majorité des répondants estiment le gouvernorat comme sécurisé (68.5%) et évaluent l’accès aux commerces et services ainsi que l’accès aux équipements publics comme bon avec respectivement 66% et 60% , il n'en reste pas moins que 70% estimant que l’accès au divertissement est très mauvais et 66% ayant la même réflexion concernant les espaces verts.
2.1. Accès à la culture et au divertissement au Kairouan
69.1% des habitants du Kairouan jugent que l’accès à la culture dans leurs régions est mau-vais. 52.2% disent qu’il est très mauvais. Les activités auxquelles l’accès est perçu comme étant le plus difficile sont le cinéma avec 92%, suivi du théâtre et des expositions d’arts avec 72% et 70%. Sur une note positive, 66% des répondants estiment que l’accès aux maisons de jeunes est bon dans la région.
2.2. Accès aux équipements et services au Kairouan
42.6% des habitants du Kairouan jugent que les équipements publics dans leur région sont plutôt distants avec 23.4% les décrivant de très distant, ce chiffre est amplifié auprès de la classe populaire pour atteindre 31.7%.
Il semble cependant y avoir un problème avec l’accès aux équipements sportifs jugés de dis-tant à 43% et également aux structures éducatives comme les universités et les bibliothèques que 33% des habitants jugent de distantes.
2.3. Les qualités environnementales au Kairouan
Globalement, 75.3% des répondants jugent de mauvaise la qualité environnementale dans leurs villes. 59.1% déclarent qu’elle est même très mauvaise, ce chiffre est plus élevé chez ceux âgés entre 41 ans et 50 ans et chez les universitaires pour atteindre 68.4% chez les 1er 67.9% chez les 2èmes. Les répondants critiquent en 1er lieu la propreté et l’entretien de l’authenticité de la ville suivi de la qualité de l’eau potable.
3. Obstacles au développement et attentes des habitantes
Les principaux obstacles perçus quant à l’amélioration de la qualité de vie au Kairouan sont : le manque d’initiatives de la part des responsables avec 71.7% le jugeant de grand obstacle suivi des manque de moyens financiers pour le développement intérieur avec 70.6% et on retrouve en 3éme position avec 69.6% le manque d’investisseurs dans la région.
D’ailleurs on note que les principales attentes des habitants de Kairouan sont, le déve-loppement, l’investissement et la création d’emplois avec 66.6% et surplombant toutes les autres attentes. On retrouve ensuite la réparation et l’entretien des infrastructures principa-lement les routes avec 20.8% et le développement du secteur agricole par la création de puits et autres avec 12.1%.
Le débat a été très dynamique en présence de quatre députés du peuple, des nouveaux con-seillers municipaux fraîchement élus, des représentants de la société civile et des citoyens dont la plus part sont d’origine de Kairouan.
Kairouan qui se caractérise par un emplacement stratégique, elle se situe en outre dans une zone intermédiaire entre nord sud est et ouest, elle possède d’importante richesse historique, son potentiel est énorme. Agriculture, industrie manufacturière, tourisme culturel et patrimo-nial, dont tout autant de secteurs dont le grand potentiel peut se révéler rapidement par l’amélioration de la desserte et des accès au Gouvernorat et son chef-lieu par des routes ra-pides et du chemin de fer. Kairouan
Les recommandations clés issues du diagnostic fait à travers les études documentaires et par sondage et des échanges qui ont eu lieu lors de la rencontre a soulevé les point suivants :
•il faut travailler sur un modèle économique qui donne l’équité et l’égalité des chances entre habitants du milieu rural et urbain. La décentralisation constitue une opportunité pour le développement de la région. Pour cela, il est nécessaire de connaitre les axes de priorités en termes de développement : agriculture, industries, services…,
•il y a une saturation dans les grandes villes du Sahel dont il est essentiel de prendre le relai sur Monastir et Sousse où les ressources sont épuisées, qu’elles soient humaines ou naturelles (eau, sol...), en termes d’investissements en industrie manufacturières par le développement des zones industrielles et leur mise en relation par voie de chemin de fer et de routes rapides avec Tunis, Sousse et le Sud,
•il est judicieux d’exploiter la position géographique pour de Kairouan qui pourrait de-venir un véritable hub, ou plateforme. Il est urgent de développer les accès (routes, chemin de fer ...), mais aussi les voies du numérique (fibre optique...). Cela démultiplie immédiatement les capacités d’attractivité et créerait un appel fort d’investisseurs à la recherche de nouveaux espaces compétitifs à l’arrière-pays (armature urbaine à taille intermédiaire),
•investir dans les investissements soft : Equipement sportif, espaces culturels, pôles technologiques thématique. Car aujourd’hui le diagnostic fait par SIGMA et KAS indique un désert sur ces trois plans. Le paradoxe est que cela peut être rentable assez vite (2 ans après l’ouverture de la salle couverte la JSK est devenue champion de Tunisie de basket-ball). En cette matière, l’offre crée sa propre demande,
•accompagner l’inscription de Kairouan par la UIT parmi 50 autres villes dans le monde en tant que cité pilote à projeter dans le future par une transformation digitale rapide et conséquente, en plus du programme Smart City. Suivre en cela le cas de villes comme Poitiers qui n’avait que ses châteaux médiévaux dans le centre mou de la France, aujourd’hui véritable hub technologique avec le parc d’attraction le Futuros-cope, sa zone d’activité technologique et son TGV, et
•imaginer un montage intelligent ouvert participatif et entrepreneurial afin de sauver les vieilles bâtisses de la vielle ville de Kairouan afin de réhabiliter et mettre en valeur un patrimoine aujourd’hui en déclin, demain il vaudra de l’or à l’instar de ce qui se fait à Sfax ou encore à l’image des initiales individuelles réussies qu’on connaît à la médina de Tunis. Cette vision doit être partagée et appropriée dans le cadre d’un master plan plus vaste qui indique les orientations futures de la ville en termes de transformation, d’extension et d’équilibre entre le monde rural qui entoure la grande ville et les bourgs urbains.
Le plus grand frein aujourd’hui à toutes ses propositions est social et démographique : Une population nombreuse (600 000), pauvreté accrue, analphabétisme endémique, et retard au plan de la qualité de la formation des ressources humaines. Il faut pour cela passer par la case du capacity building forcée comme cela a été fait par le passé dans quelques villes côtières notamment dans les années 70.