La nouvelle République est un terme officiel, proposé par l’ancien président chahuté et repris par le nouvel élu, les deux d’une manière ou d’une autre rejetés par les manifestants. Ce qu’ils veulent, c’est une deuxième République, un Etat de droit.
Pour exprimer ces inquiétudes et les approfondir, la Fondation Konrad Adenauer et le cabinet Conseil & Formation & développement (CFD), ont invité le 14 mars 2020, à Alger, une somme d’experts et spécialistes, politologues, sociologues, psychologues, économistes ainsi que de jeunes étudiants et activistes pour discuter des « Perspectives de changement pour une nouvelle République ».
Les causes des manifestations : la perte de dignité et le besoin de reconstruire son humanité ont été abordés par les participants qui ont également analysé les composants de la manifestation : femmes, hommes, jeunes, moins jeunes, diplômés ou pas, pratiquants religieux ou pas, travaillant ou pas, affiliés à des partis, syndicats, associations ou pas. Ils ont explicité la nature du mouvement : un acte unissant et fédérateur, sans couleur politique et sans ségrégation de genre, d’ethnie ou de rang social. Ils ont approfondi les expressions scandées : yetnahaw ga’ (ils partiront tous), un Etat civil non militaire, une justice indépendante, une assemblée constituante, un gouvernement de transition…
La conclusion étant que l’ensemble des Algériens aspirent à une nouvelle forme de gouvernance avec alternance du pouvoir et une transparence de gestion, garantissant les libertés et responsabilisant tous les acteurs. Ils veulent que les savoirs et les mérites soient reconnus et valorisés, que les démunis et les classes fragiles ne soient pas laissés pour compte. Ils veulent tout simplement être des citoyens.
Les participants se sont accordés à dire que pour y parvenir, le chemin sera long, car cela nécessite de refonder tous les systèmes d’apprentissage, de gestion, de décision. Ce n’est pas impossible mais loin d’être simple.