Comptes-rendus d'événement
Lors de l’ouverture du workshop « Quelle Politique Religieuse pour la nouvelle République ? », qui s’est tenu le 19 février 2015 à Tunis, Mohamed Haddad, Président de l’Observatoire Arabe des Religions et des Libertés (OARL), a rappelé que la Tunisie a toujours été loin de la violence et du terrorisme, et cela sur une très longue période de son histoire. Il a également souligné la nécessité pour les autorités, conjointement avec la société civile, de tout mettre en œuvre pour que cela ne devienne pas un problème de fond.
Les récents événements ont confirmé l’importance capitale que revêt la question de la religion dans les pays du « printemps arabe ». A cet effet, Haddad a rappelé que la Tunisie a réussi jusque-là son processus de transformation démocratique et doit œuvrer à proposer un nouveau système de politique religieuse, bâti sur les principes démocratiques et qui s’éloigne de la politique de répression d’avant la révolution du 14 janvier 2011.
Lors de son intervention, le Vicaire général de Tunisie, Nicolas Lhernould, a mis en évidence que la Tunisie compte aujourd’hui près de 25.000 chrétiens de 70 nationalités différentes. L’Eglise, présente en Tunisie depuis 1800 ans, aime à se définir comme une église citoyenne, qui apporte sa part à la vie en société, sans jamais faire acte de militantisme politique. Tout en restant très attentives aux évolutions et aux bouleversements que connaît le pays, l’Eglise ne prend pas de position quant à ces derniers, d’après Lhernould.
Pour Jacob Lellouche, Président de l’association Dar El Dhekra, il est important de combler les lacunes dans le traitement des tunisiens de confession juive, afin qu’ils aient les mêmes droits et les mêmes obligations que ceux de confession musulmane. Pour illustrer son propos, il donna l’exemple de la dispense qui leur est faite de passer par le service militaire.
Au cours des deux journées d’atelier, les sessions de travail ont produit nombre de débats et de propositions pratiques, tant sur le plan politique, social, éducatif que médiatique. Les intervenants ont été unanimes pour dire qu’il s’agit d’un travail de longue haleine. Pour eux, la société civile doit continuer à travailler sur le sujet pour faire parvenir leurs propositions au législateur.