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Comptes-rendus d'événement

Dialogue Interreligieux 2020

La troisième édition du format « Dialogue Interreligieux » s’est tenue du 18 au 19 février 2020 à Abidjan, Côte d’Ivoire.

Le dialogue – une initiative commune du Centre de Recherche Politique d’Abidjan (CRPA), de l’Ambassade d’Israël et de la Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS) – a rassemblé plus de 150 participants lors de deux journées de travail. En particulier, le Rabbin Akiva Zyzek, en tant qu’enseignant francophone de la communauté ‘Oz Lé-Israël’ représentait le Judaïsme au cours de la conférence. En outre, parmi les invités figuraient des représentants de l’Église catholique, des Églises évangéliques et protestantes et des communautés musulmanes issus du Benin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et de la Guinée.

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Le thème de la conférence portait sur le rôle des religieux en politique et notamment dans les processus électoraux – un défi prépondérant à l’aube des multiples élections dans la sous-région dont notamment ceux au Togo, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Ghana. Lors de la cérémonie d’ouverture les trois représentants des institutions organisatrices soulignaient l’importance du dialogue entre les communautés religieuses et au-delà pour la consolidation de la paix dans la sous-région. Tandis que S.E.M. l’Ambassadeur d’Israël en Côte d’Ivoire, Leo Vinovezky, a mentionné le potentiel unificateur du sport – en particulier de l’équipe nationale israélienne dans laquelle les trois religions abrahamiques collaborent en tant que plateforme de dialogue – Dr. Moquet Flan, Président du CRPA a quant à lui souligné la responsabilité des religieux, découlant de l’importance du religieux dans la vie quotidienne des populations, pour le dialogue et l’apaisement. À la suite des salutations exprimées par le Directeur de Cabinet pour la solidarité auprès du Ministère de la Solidarité, de la Cohésion Sociale et de la Lutte contre la Pauvreté, M. Seka, le Représentant Résident de la KAS en Côte d’Ivoire, M. Florian Karner, s’est prononcé en faveur d’un échange renforcé entre experts et religieux afin de prévenir les conflits religieux dans l’espace ouest-africains qui sont pour la plupart d’essence politique.

Cette première journée de travail en session plénière a regroupé deux panels suivis d’échanges. Au cours du premier panel, animé par Ben Diakité, Rédacteur en Chef de la Radio de la Paix, les panélistes experts se sont exprimés sur le rôle et la responsabilité des religieux dans les processus électoraux. Tous les panélistes ont accordé aux religieux la mission de sensibiliser leurs communautés et de conseiller les acteurs politiques en termes des valeurs universelles de paix et d’humanisme. Tandis que le Père Agui représentant du Cardinal d’Abidjan a mis en avant le croyant comme être politique concerné par les affaires de la société. A ce titre, il a un rôle à jouer en politique. Quant au Rabbin Zyzek a indiqué le fait que la Tora invite à dialoguer et à encourager la démocratie. En outre, il s’est prononcé pour que les religieux calment le jeu politique par leur influence.

Pour donner suite à l’intervention de S.E.M. l’Ambassadeur de la Guinée en Côte d’Ivoire, qui a regretté le mauvais sens de la direction des religieux en Guinée (les religieux se prononcent en faveur du FNDC en Guinée), l’Imam guinéen Sylla Facinet a critiqué le manque de volonté à dialoguer avec les religieux de la part du gouvernement guinéen afin de faciliter une solution démocratique de la crise politique qui freine la Guinée depuis septembre 2019. Le contexte guinéen a permis d’évoquer la question de l’environnement pré-électoral de six pays africains qui organiseront des élections présidentielles et locales cette année. Sur cette question, tous les panélistes étaient en accord sur le fait qu’il y avait énormément de complications liées aux élections ce qui mettait davantage en scène l’action des religieux dans la consolidation de la confiance entre les citoyens en se mettent au-dessus des positions politiques. 

Le deuxième jour a porté sur la contribution des associations religieuses dans le processus de consolidation des acquis démocratiques et de la paix. Sous la modération de Ben Diakité, le communicateur du jour, Dr. Christophe Kouamé, Président de CIVIS Côte d’Ivoire, a partagé sa contribution sur le sujet. S’en est suivi des échanges avec les participants qui ont chacun selon le contexte sociopolitique de son pays donné des points de vue différents dans la méthodologie mais d’accord sur le résultat recherché. L’Abbé Goudjinou en tant que Directeur de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (AJP) au Bénin a mentionné que la religion peut servir à humaniser les sociétés dans lesquelles, selon le sociologue Dr. Kouakou, le taux d’alphabétisation est toujours faible et la démocratie se trouve dans un stade embryonnaire. L’Imam Sanni en tant que Vice-Président de l’Union Musulmane du Togo a rajouté que les religieux sont censés prévenir la mauvaise lecture du texte religieux. Tous les panélistes étaient unanimes sur l’impératif de l’indispensable solidarité entre les communautés religieuses afin d’éviter à priori la radicalisation et la violence intercommunautaire dans un environnement politique tendu.

La deuxième partie du la journée de travail a porté sur les travaux en atelier. A cette étape, différentes thématiques ont été proposée à trois équipes. Le premier thème s’intitulait « Engagement des confessions religieuses : fondement et limite ». Ce groupe a présenté les raisons qui devraient motiver l’engagement des religieux en politique mais surtout les limites à ne pas franchir selon que l’impose leur sacerdoce.

Le deuxième groupe a eu pour tâche de réfléchir sur les confessions religieuses et sur les défis et perspectives de la promotion de la démocratie et de la paix. Sur cette question, les participants ont soutenu qu’en plus de l’action de prêcher la loi et la foi en Dieu les religieux avaient le devoir de travailler à la préservation et à la consolidation de la paix et de la démocratie. Même si leurs actions se heurtaient à la résistance des acteurs politiques, ils devraient travailler davantage dans une impartialité et aider à l’avènement de la démocratie dans leur pays.

La troisième et dernière équipe de travail, constituée uniquement de jeunes, a porté sur « les associations confessionnelles de jeunes dans la consolidation de la paix : retour d’expérience ». Pour mener à bien l’exercice à eux confié, les jeunes ont posé trois questions: Qu’est-ce qu’une association de jeunes religieux et quel est son rôle ? Comment les associations confessionnelles des jeunes participent-elles à la consolidation de la paix ? Quelles sont les expériences et les perspectives ?

Les différentes réponses à ces questions ont permis à l’assemblée d’être informé sur l’implication des jeunes religieux dans le processus de construction de la démocratie dans nos pays et la ressource qu’ils constituent dans l’effort de préservation de la paix par la prévention des conflits communautaires et religieux.

A la fin de ces ateliers, les participants ont tous exprimé leur satisfaction quant à la qualité des travaux, de l’organisation du troisième forum sur le dialogue interreligieux et ont émis l’espoir de voir les recommandations faire avancer le dialogue politique, le processus démocratique et la consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest et dans toute l’Afrique.

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