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Comptes-rendus d'événement

La crédibilité du métier de journalisme

Le Dialogue Politique en Afrique de l'Ouest (PDWA) de la Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS) a organisé, du lundi 31 août au vendredi 04 septembre 2020 au Capitol Hôtel à Abidjan, un atelier de formation des journalistes en Côte d’Ivoire, autour du thème principal "La crédibilité du métier de journalisme"

Tenu sur 5 jours avec 17 sous-thèmes animés par 3 experts sélectionnés sur mesure par la KAS, l’atelier a bénéficié à 27 participants du métier de journalisme, dont 9 étudiants-journalistes, 16 journalistes professionnels et 3 patrons de presse.

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L’ouverture de cet atelier a eu lieu en présence du Président de l’Autorité Nationale de la Presse, M. Samba Kone, du Président de l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), M. Jean-Claude Coulibaly, et de M. Florian Karner, Représentant résident de la Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS). Dans la série des allocutions des officiels, M. Karner, après avoir souhaité la bienvenue aux participants, a situé le cadre de la rencontre en marquant un point d’honneur sur la nécessité de travailler à «un métier de journalisme de qualité et épanouie pour une meilleure édification d’une société démocratique». Il a ainsi justifié l’initiative de cette activité par la volonté de la KAS de fournir aux acteurs du quatrième pouvoir de la société ivoirienne les outils nécessaires à «leur rayonnement professionnel et social en vue du renforcement de la crédibilité du corps de métier et de l’intégrité de ses acteurs».  

A sa suite, ce sont exprimé les autorités du corps du métier de journalisme présentes à l’atelier. D’abord, le président de l’UNJCI, M. Jean-Claude Coulibaly, s’est réjoui des objectifs fixés pour l’atelier ; lesquels rejoignent l’idéal d’excellence, fer de lance de la faitière des journalistes ivoiriens. Ensuite, le président de l’ANP, M. Samba Kone, a dépeint la situation dramatique de la presse dans le monde avant de faire un état, statistiques à l’appui, de la menace qui plane sur les journaux en Côte d’Ivoire. Selon lui, «en une quinzaine d’années, de 2005 – 2019, le marché de la presse quotidienne ivoirienne a régressé de 65%. L’expression de ce désastre se perçoit dans les statistiques de ventes des vingt quotidiens qui se chiffrent à peine à 30 000 exemplaires, là où à une époque pas si lointaine, un seul quotidien vendait plus que le double». Partant de ces chiffres, le président de l’ANP déduit du désamour des lecteurs, du degré de confiance que le public accorde à sa presse, et donc de la crédibilité des journalistes. Le journaliste, a partagé M. Samba Kone, joue sa crédibilité, dans l’exercice de son métier, sur trois pôles bien distincts que sont les sources qui alimentent son quotidien, le jugement de ses pairs qui observent ses pratiques et les lecteurs. De façon pragmatique, il a fait référence à des dispositions existantes qui créent des conditions d’un journalisme crédible. Il s’agit de l’article 33 de la loi n°2017-867 du 27 décembre 2017, portant régime juridique de la presse qui protège les sources du journaliste, de la législation sur la clause de conscience, ainsi que les dispositions du Code de déontologie et de l’éthique.  Terminant sur une note d’espoir, le président de l’ANP a souhaité que les participants, au terme des journées au cours desquelles la crédibilité du journaliste sera au menu des réflexions sous tous ses aspects, regardent autrement leur profession, leurs collègues, leurs sources et leur public.

Les formateurs, quant à eux, ont entretenu les participants sur les 17 sous-thèmes de l’atelier, dans un format interactif appuyé d’exercices pratiques ; leur délivrant ainsi les rudiments nécessaires pour se construire une carrière de journaliste crédible. La crédibilité étant un atout indéniable que doit posséder un journaliste, les formateurs ont insisté durant ces 5 jours sur les bonnes pratiques et bons gestes que doivent développer les participants pour qu’ils soient des journalistes en qui l’on peut se fier.

Pour Stéphanie Aglietti, journaliste et productrice indépendante, «il faut bien réfléchir à ce qu’est ce métier. Il demande un engagement. Et si nous ne sommes pas prêts à des sacrifices dans le cas contraire, vaut mieux ne pas le faire». Cependant, elle précise que si toutefois «nous décidons de le faire, il faut être rigoureux. Faire attention à ce qu’on fait, savoir prendre ses responsabilités». Elle a insisté sur le fait que tout ce que l’on publie à un impact sur la vie de citoyens, sur la démocratie, sur des histoires personnelles. Aussi, est-il important «de vérifier les informations, surtout avec les réseaux sociaux et être intègre», ajoute-t-elle.

Selon Souleymane Oulai, Directeur Général de Studio Mozaik – un cabinet de formation aux métiers de médias, il faut être d’abord très professionnel dans le traitement de l’information. «Il faut surtout, à mon avis, respecter les codes d’éthique et de déontologie du métier et être très passionné», précise-t-il.

«Je voudrais insister sur la signature. La crédibilité commence lorsque vous vous donnez une feuille de route pour construire votre signature. Il faut que votre nom soit une signature pour ça, cela demande une culture personnelle», a mentionné Gérard Guedegbe, Expert en communication. Il a relevé le fait que le journaliste doit savoir qui il est et se démarquer. Il rappelle que les gens tenteront d’acheter le journaliste ; mais, c’est à ce moment qu’il devra s’interroger sur ses valeurs et le type de journaliste qu’il est. «N’oubliez pas le fait que nous sommes dans un environnement qui est corrompus, confus et qui ne donne pas assez de place. Mais, cela n’est pas une raison suffisante pour dire je ne peux rien».

Quant à Tatiana Mossot, elle ajoute qu’il «faut se connaitre en tant que personne. Savoir qui vous êtes pour savoir quel journaliste vous serez. Si vous avez des valeurs et des principes vous deviendrez un journaliste crédible. Ça sera du moins beaucoup plus facile». Pour elle, si dans la vie de tous les jours l’on est une personne sur qui on peut compter, alors dans l’exercice du métier, les mêmes règles seront appliquées ainsi que les principes et les valeurs. Et de préciser que «vous êtes journalistes vous avez des responsabilités, des devoirs mais vous avez aussi un pouvoir qui est un pouvoir de diffuser au maximum et d’influencer à un certain niveau avec certaine information».

Afin d’atteindre l’excellence promue, les coachs ont appuyé leurs conseils de techniques subtiles pouvant leur permettre à distinguer le faux du vrai, la rumeur de l’information, et d’outils moderne pour faciliter le travail du journaliste à l’ère numérique du 3.0.

L’atelier a été marqué à la cérémonie de clôture par la remise des certificats de participation à toutes et à tous les récipiendaires. Ces certificats ont été remis en main propre par le Représentant résident de la KAS, M. Florian Karner, qui à clore l’atelier en encourageant les participants à mettre en pratique les acquis de la formation et poser les bases d’une nouvelle génération de journalistes qui se démarquera par son travail excellent, et saura mieux naviguer pour faire face aux défis économiques liés à son savoir-faire.

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Interlocuteur

Victor Emmanuel Ekwa Bebe III

Victor Emmanuel Ekwa-Bebe III

Chargé de Programme
Économie, médias et communication

victor.ekwa@kas.de +225 27 22 48 1800

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