Du 25 au 26 juin derniers, les hommes et femmes de foi se sont réunis avec d’autres composantes de la société civile, à Abidjan, Lomé, Cotonou et Conakry, villes principales des pays francophones que couvre le programme régional de la KAS.
En connexion simultanée des 4 pays dont la salle principale se trouvait à Abidjan, les pasteurs, prêtres, imams et animistes ont discuté avec des scientifiques, sur la place de la migration dans leurs fois respectives et les solutions que celles-ci proposent pour faire du phénomène un atout plutôt qu’un problème.
Une centaine de participants ont pris part à ce rendez-vous en présentiel et en ligne, avec de nombreux experts des confessions juive, chrétienne, musulmane et animiste, qui sur la base des textes fondateurs de leur foi ont attesté que la migration est un phénomène millénaire commun à tous les hommes. Le déplacement permanent pour un mieux-être, pour aller à la rencontre des autres, pour partager sa foi avec d’autres peuples, ou encore pour fuir des persécutions, est presqu’aussi vieux que le monde et se retrouve dans toutes les races, peuples, religions.
Par la suite, le regard critique sur les dérives de certaines migrations a été apporté par des données d’enseignants-chercheurs, qui non encadrées, portent plutôt atteinte à l’épanouissement du migrant, de sa communauté d’origine ou de sa terre d’accueil. Illégalité, risques sur la route du désespoir, vols et viols, meurtres et racisme, tribalisme et précarité économique, pression familiale et stigmatisation, illusion de la réussite et impréparation, sont autant de mots descriptifs des nombreux maux qui assaillent les migrants. En Afrique de l’Ouest comme dans le reste du continent, cela a également été rappelé, la plupart des migrations se font à l’intérieur des terres africaines et ce n’est qu’une infime partie qui s’expatrie hors du continent.
Les différents représentants ont insisté sur le fait que l’humain, quelle que soit sa foi, doit considérer son Dieu et les prescriptions divines dans sa démarche de migration. Quelles sont les raisons ? S’est-il entouré des garanties nécessaires ? Mais compte tenu des situations parfois désespérées qui poussent certains à partir, les confessions religieuses ont aussi rapporté de la mise en place en leur sein, pour certaines d’entre elles tout au moins, d’assistance-conseil et de soutien matériel, de points de relais pour les membres de leur communauté désirant s’expatrier, qui trouvent avant et après le voyage des points de contact leur permettant de bien s’intégrer dans le nouveau pays d’accueil.
Somme toute, la question est prégnante, et les hommes et femmes de foi présents à cet évènement n’ont pas manqué de le reconnaître et de promettre d’être déjà eux-mêmes, les premiers éducateurs des leurs pour des migrations saines, qui apportent bonheur plutôt que douleur aux migrants.
La cérémonie s’est ouverte le mardi 25 sous la houlette de Mme. Myss Belmonde Dogo, Ministre ivoirienne de la Cohésion Nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté.
Les travaux de groupe ont précédé la clôture de l’activité le mercredi 26, avec en point d’orgue des recommandations qui seront livrées au public sous peu par le CRPA.