Organisée par Konrad-Adenauer-Stiftung dans du Bundestag sous le thème "Surmonter les divergences - La Méditerranée comme espace de coopération", cette rencontre de Berlin a été l'occasion de débattre des perspectives de renforcement de la coopération régionale et d'identifier les défis et les chances d'une interaction politique, économique et culturelle accrue entre les pays du nord, du sud et de l'est de la méditerranée.
Au vu des nombreux défis auxquels est confronté l’espace euro-méditerranéen dans le contexte international actuel, si compliqué, André Azoulay a mis en exergue «le leadership spirituel et temporel incarné par SM le Roi Mohammed VI au sein de la Communauté des Nations».
Une Communauté des Nations «qui a pris acte de l’engagement pionnier, volontariste et consensuel du Maroc pour la place faite à l’altérité et au respect de toutes nos diversités dans le droit fil de nos fondamentaux historiques, culturels et traditionnels», a poursuivi le Conseiller du Souverain.
En outre, Azoulay a rappelé que la cohérence et l’impact des dispositions structurelles mises en place par le Maroc dans cette perspective et en premier le préambule de la Constitution votée par le peuple marocain en juillet 2011. «Un préambule dont le verbatim mentionne sans exception, ni frilosité la spécificité des différentes civilisations qui ont nourri et forgé la très riche singularité de la société marocaine d’aujourd’hui», a-t-il expliqué.
André Azoulay n'a pas manqué de mettre en avant les projets du Maroc allant dans ce sens; à savoir l'inauguration de Bayt Dakira à Essaouira en janvier 2020 par le Roi Mohammed VI ou encore "la réécriture et la révision des manuels scolaires, qui désormais enseignent [aux] enfants l’intégralité de leur histoire», a ajouté le Conseiller Royal. Et de rappeler qu’en mars 2009, le Roi Mohammed VI avait déclaré que «Sa lecture de l’holocauste et Celle du peuple marocain ne sont pas celles de l’amnésie, elles sont celles d’une blessure mémorielle inscrite dans l’un des chapitres les plus douloureux dans le panthéon du patrimoine universel».
«Ces mots et ces phrases prononcés au Maroc, en terre d’Islam, ont une résonance particulière aujourd’hui, dans cette salle du Bundestag, à quelques centaines de mètres de l’espace qui a vu Hitler prendre le pouvoir», a affirmé André Azoulay.
«Parler à Berlin et dans l'enceinte du Bundestag de la diversité que le Maroc a eu le talent de mettre au cœur de sa modernité sociale, n’est pas un exercice ordinaire», a confié Azoulay.
Saluant la présence à ses côtés du Dr. Norbert Lammert, qui a présidé le Bundestag de 2005 à 2017 et qui préside aujourd’hui la Konrad-Adenauer-Stiftung, ainsi que celle de Armin Laschet, l’un des leaders de l’Union pour la Démocratie Chrétienne et ancien candidat à la succession de la Chancelière Angela Merkel, André Azoulay a rendu hommage à l’Ambassadrice du Maroc en Allemagne, Zohour Alaoui, pour sa participation et sa contribution à l’organisation et à la réussite de cette conférence.
S'exprimant à cette occasion, Zohour Alaoui a déclaré que la région de la méditerranée est confrontée actuellement aux défis de gouvernance, de climat, d'environnement et de sécurité, ainsi que sur le plan socio-économique, dont beaucoup sont la conséquence de «tendances universelles».
Elle a indiqué aussi que les changements politiques que connaissent de nombreux pays, auxquels s'ajoute la conjoncture économique mondiale préoccupante, qui s'est davantage accentuée avec la propagation de la covid-19, constituent autant de défis qui ne peuvent être exclus dans la quête d'un partenariat stratégique global et multidimensionnel qui rassemble les pays des deux rives.
Etant un lieu de transit où se croisent les enjeux politiques, économiques, climatiques et sociaux, Zohour Alaoui a souligné que "la méditerranée possède des atouts majeurs, à la fois géographiques, économiques, démographiques et énergétiques et bien d'autres». Au fil de son intervention, la diplomate a insisté sur l'importance de l'investissement dans la mise en œuvre d'une politique de voisinage qui repose sur la convergence de valeurs et sur une meilleure co-existance.
Quant à lui, Dr. Nobert Lammert, président de la Konrad-Adenauer-Stiftung a indiqué que Maroc est considéré un partenaire «très important» depuis plusieurs années pour l'Allemagne, étant un «pont important» vers les pays de l'Afrique. Les relations bilatérales ne se limitent pas au volet économique, mais elles concernent également l'aspect culturel des deux pays, a-t-il indiqué.
«La fondation Konrad-Adenauer est active depuis 40 ans au Maroc», a-t-il rappelé, ajoutant que ses deux bureaux au Maroc s'occupent de la poursuite des relations bilatérales et des perspectives régionales.