Les moyens d'exploiter la diaspora pour obtenir des financements - comme l'illustrent le Mali-Tribune de Bamako et le Premium Times du Nigeria - et de rentabiliser les médias numériques étaient également à l'ordre du jour. Sur cette note, le rédacteur en chef adjoint de Lübecker Nachrichten, Jasmin Off, connecté par vidéo, a insisté sur l'importance de simplifier les contrats d'abonnement et de proposer un mélange de contenu payant et gratuit pour conserver et accroître le nombre de lecteurs et les revenus.
Cette réunion faisait suite à une conférence tout aussi instructive qui s'est tenue à Accra, au Ghana, en 2018. Mais beaucoup des choses ont changé depuis lors, a fait remarquer Christoph Plate, directeur de KAS Media Africa. Il a cité le Covid-19 qui, dans son sillage, a laissé des dizaines de journalistes sans emploi à travers l'Afrique et à l'étranger alors que de nombreux journaux et stations de radio ont été réduits ou ont fermé. Cela dit, l'un des panels de la conférence s'est demandé si, et dans quelle mesure, l'État pouvait aider l'industrie des médias à survivre à l'après-Covid.
"Même avant la pandémie, il y a eu une crise des médias, non seulement en Afrique, mais aussi en Europe et aux États-Unis. Mais nous savons tous que Covid-19 a accéléré la crise", a déclaré M. Plate, soulignant à quel point l'industrie a changé depuis Accra. "Les journalistes doivent réaliser que les bons moments sont passés - l'époque où les revenus ne faisaient qu'affluer... Mais les journalistes d'aujourd'hui doivent penser en termes de chiffres".
D'un autre côté, la pandémie a inspiré la mise en place d'initiatives telles que The Continent, un journal africain basé à Johannesburg et distribué via WhatsApp et Debunk Media, fondé par la journaliste kenyane Asha Mwilu. "Nous avons besoin de pluralisme dans les médias, nous avons plus que jamais besoin du journalisme", a-t-elle déclaré. Ce point de vue était partagé par Samba Koné, président de l'Autorité nationale de la presse de Côte d'Ivoire. Comme beaucoup d'autres participants, il a exprimé ses inquiétudes quant aux dangers permanents des faux reportages et de la désinformation que permettent les réseaux sociaux.
Pour l'avenir, Dapo Olorunyomi, éditeur du Premium Times - dont la publication est devenue la référence en Afrique de l'Ouest en matière de journalisme numérique - a souligné la nécessité de diversifier les sources de revenus et d'autonomie. Olorunyomi a également souligné l'importance des collaborations entre les médias dans leurs pays respectifs et au-delà de leurs frontières nationales et régionales.
Media owners and editors discuss entrepreneurial journalism
KAS Media Africa gathered 20 publishers, editors and other senior journalists in Grand-Bassam, Côte d’Ivoire, in late November to discuss entrepreneurial journalism and business models. Most participants hailed from Francophone countries: from Burkina Faso to Mali.
Participants at the three-day conference discussed issues ranging from business models, women empowerment in the newsroom, innovation hubs and financing investigative journalism. In the case of running media outlets in repressive environments, Ethiopian Business Review publisher Aman Sisay said printing costs in his country have shot up by 70% since the change of political administration in 2018. Ivorian senior journalists Nesmon de Laure (Le Media Citoyen) and Tiemoko Assale (L'Eléphant dèchaîné) asserted that repression in the West African nation manifested in imprisonment of reporters and other forms of intimidation.
Also on the agenda were ways to tap the diaspora for funding – as exemplified by Bamako-based Mali-Tribune and Nigeria’s Premium Times – and how to make digital media profitable. On that note, speaking by Videolink from Germany, Lübecker Nachrichten Deputy Editor-in-Chief Jasmin Off zoomed in on the importance of simplified subscription contracts and delivering a mixture of paywall and free-to-read content to retain and grow readership as well as revenues.
This gathering followed up on an equally informative conference held in Accra, Ghana, in 2018. But a lot has changed since then, KAS Media Africa Director Christoph Plate remarked. He singled Covid-19 that has, in its wake, left scores of journalists jobless across Africa and abroad as many newspapers and radio stations downsized or shut down. That said, one of the conference panels considered whether, and to what extent, the state could help the media industry survive post-Covid.
“Even before the pandemic there was a crisis in media and not only in Africa but also in Europe and the US. But we all know that Covid-19 has accelerated the crisis,” Plate said, noting how the industry has changed since Accra. “Journalists have to realise the fact that the good times are over – the times when revenue would just trickle in… But journalists today have to think numbers.”
On the upside, the pandemic has inspired the establishment of initiatives such as The Continent, a Johannesburg-based African newspaper distributed via WhatsApp and Debunk Media founded by Kenyan journalist Asha Mwilu. “We need pluralism in media, we need journalism more than ever,” she reflected. This view was shared by Samba Koné, president of Côte d’Ivoire’s Autorité nationale de la presse. Like many other participants, he expressed concerns over the continuing dangers of fake reports and misinformation enabled by social networks.
Looking ahead, Premium Times publisher Dapo Olorunyomi – whose publication has become West Africa’s trendsetter in data journalism – stressed the need of diversifying income streams and self-reliance. Olorunyomi also highlighted the importance of collaborations, among media houses in their respective countries and across their national and regional borders.